lundi 17 décembre 2007

Spectacle de fin d'année à Domingo Savio

Samedi 15 decembre 2007

Au compte goutte les jeunes s’en vont, accompagnés ou non de leurs parents. C’est la fin du semestre et les élèves retournent dans leurs familles pour un mois de vacances. Mais pour beaucoup, il ne s’agira pas de se reposer... ces vacances signifient le retour à une vie de travail, celle-là même qu'ils menaient au quotidien avant d'intégrer le centre.

Ce samedi fut donc organisée une célébration de Noël, durant laquelle les enfants présentèrent la pièce de théâtre "L’ascenseur", préparée d'arrache-pied depuis mon arrivée ici. Deux mois de travail intensif, parfois jusqu’à tard le soir... pour un résultat surprenant! Parents et amis furent inviés à la représentation, et ils en sortirent ravis, riant et applaudissant à tout rompre.



Oui, la pièce fut un succès, et les jeunes jouèrent leur rôle avec autant de ferveur que de vrais professionnels. Les étudiants de l’Université Catholique de Quito qui parrainent les jeunes dans certaines activités, également invités, furent admiratifs. Mais le plus gratifiant fut de voir les sourires des jeunes acteurs à la fin de l’oeuvre, sourires fiers d'enfants heureux d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes. La reconnaissance par leur joie du travail effectué est ce qui importe le plus pour les quatre volontaires ayant suivi les avancées de l’oeuvre au jour le jour.



La pièce de théâtre, présentée à 10 h 30 du matin, fut suivie d’une partie de football endiablée avec les étudiants de l’Université Catholique. Puis, parents et enfants furent invités à déjeuner.





La courte journée se termina par une cérémonie dans la petite chapelle du centre, avec chants de Noël et discours d'adieu des volontaires, le tout dans une ambiance pleine de joie, mais aussi d’émotion de se quitter mutuellement... Certains jeunes quittent le Centre de Formation avec tristesse car le quotidien dans leur famille n’est pas des plus faciles. La plupart des jeunes vit dans des communautés rurales reculées, ou dans des communautés indigènes (retrouvez sur ce lien les photos que l'équipe de volontaires du Collectif Artishow avait réalisées cet été lors d'une intervention de plannification familiale dans la communauté indigène d'Illahua Grande, près d'Ambato, dans laquelle elle avait retrouvé par hasard un des jeunes du centre, originaire de ce village) ce qui, en Equateur, sous-entend des conditions de vie difficiles : pas de chauffage à des altitudes parfois extrêmement élevées (il n'est pas rare d'habiter à 4000 mètres d'altitude!), les fenêtres ne sont pas forcément très hermétiques, l'électricité n'est pas systématique, et bien rares sont les maisons équipées de l'eau courante et des sanitaires. Les jeunes participent dans ces conditions aux travaux familiaux (labour et culture des champs, coup de main au père dans son activité professionnelle...) pour contribuer comme ils le peuvent à la survie du foyer, comptant parfois jusqu'à 13 enfants.



La plupart des élèves reviennent en janvier pour continuer la formation, mais certains, découragés par des notes trop basses décident de ne pas poursuivre leurs études ici. L'apprentissage professionnel et la discipline demandée au centre ne sont pas forcément faciles pour des jeunes ayant été très peu scolarisés...

Ainsi se termine la dernière semaine du semestre, et ma dernière semaine de travail volontaire ici. Celle-ci fut bien remplie: évaluations dans les ateliers de ferronerie et menuiserie, dans le cours de Français et nombreuses répétitions de théâtre. Mais finalement, tout s'est deroulé à merveilles! A l’heure de quitter Centre de Formation Domingo Savio pour un retour imminent en France, j’espère que le processus de formation continuera de manière positive, c'est à dire toujours au bénéfice des jeunes apprentis, que le Centre s’agrandira et que se diversifieront les activités proposées. J’espère également que l’échange qui se met en place avec le Collège Fontenelle de Rouen portera ses fruits, car les jeunes ici sont pleins de curiosité, et ce projet est une opportunité immense, autant pour eux que pour leurs camarades français... Je ne vos dis pas adieu, mais à bientôt, car il est probable que je continue à participer aux projets du Collectif Artishow en Equateur!




Anna Postel


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